01/06/2012

Le festin de Babette, the Japanese version

Ça commence avec un une photo carrée sur instagram et une question comme commentaire de ma part: quand jouez-vous la prochaine fois demandais-je au Shinichi? Shinichi est la moitié masculine d'un couple d'artistes japonais qui fabrique leurs instruments eux-mêmes. Connus sous le nom du Usanigen - qui veut dire à peu prés homme lapin - leurs performances marient des visuels et de la musique, mais surtout des installations en bois à partir d'une vielle machine à coudre, un tambour qui tourne à la force des mollets de la partie féminine d'Usanigen, une webcam, un projecteur, en bref de l'analogue, du digital et du végétal, du japonais. Revenons à nos lapins, prochaine performance annoncée dans le cadre de l'ouverture du Food Taste à la Direktoren Haus dans quelques jours, aujourd'hui.

Inscription à l'avance et rdv pris avec ma partenaire d'expédition Anne-Laure sur les bords du Spree. Du vent, de la fraicheur, une grosse maison, une petite porte, à proximité du Nikolaiviertel, un James Bond à l'entrée et la queue pour rentrer.

Nous rentrons, l'intérieur est plus accueillant que les façades en extérieur. Chaque pièce est décorée avec des meubles et autres vaisselles design, c'est un peu le thème aussi. Vite nous trouvons le premier open bar où une serveuse en petite tenue d'infirmière propose des tubes à essai chacun rempli de vodka. L'effet petite tenue fonctionne à merveille, tout le monde se rue sur les tubes, nous goutons, nous regrettons, la vodka au poivre a un gout de poivre. Et pas une de trace des japonais.

Puis je reconnais quelques têtes connues croisées lors de performances musicales à Berlin. Nous cherchons tous les Usanigen, pas l'ombre d'une oreille… Le temps passe, toujours rien, puis un petit japonais appelle discrètement les gens à le suivre au bout du couloir et prendre une sorte d'escalier de service, ambiance Mario Bros et découverte d'un niveau caché! On arrive sous les toits. Ténèbres. Jeux de lumières avec des aquariums remplis d'insectes dont les ombres projetés nous rapetissent. Au bout du couloir une porte et un bout de banquet visible. Nous nous y faufilons.

Surprise, une grande salle, une grande table, tout en longueur, une vingtaine de couverts, quelques gens assis et un maitre d'hôtel nous invitent à nous asseoir car vite le spectacle va commencer… Toutes les places prises, nous attendons. Autour de nous les convives sont comme nous et se regardent, what's happening here?

La porte se ferme, une femme en bout de table, debout, habillée de noir, les yeux masqués de noir tel zorro, des plumes dans le cheveux et quelques touches de rouge. Elle commence son monologue, en japonais, elle est japonaise, le tout traduit en anglais par une seconde personne. La suite ce sera neuf plats, pas plus grand qu'une bouchée à chaque fois, toujours accompagné d'un texte évoquant une émotion. Le tout servi par quatre serveurs masqués également faisant parti de la performance culinaire. Un des plats nous était vaporisé directement dans la gorge à l'aide d'une vielle fiole de parfum ou comment faire de la mise en bouche un art.

Le repas fini nous redescendons d'un étage, trouvons les japonais que nous cherchions. Dans la salle une performance musicale accompagnée de fast food de luxe se termine et l'autre débute. Jeux d'ombres sans insectes sur les murs accompagnés d'un solo batterie plus tard et nous quittons les lieux. Vélo et retour dans la montagne, enfin Prenzlauerberg.

Quelques liens:
-www.usanigen.com
-www.direktorenhaus.com

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