Quelques semaines avant
Une équipe qui se forme en répondant au chat groupé des gentils organisateurs de la course. On est six, on se connait peu, participe à quelques groupes communs de coureur à Montréal mais c'est tout. Trois filles et trois garçons comme le stipule le règlement de la course. Et pour la plus part des coureurs rapides et/ou endurant.e.s, je vais devoir faire travailler mes gambettes.
Quelques heures avant
La veille au soir mon anniversaire et un traquenard. Le semi-marathon de Montréal a lieu le dimanche et c'est l'occasion de voir fleurir plein de mini évènements autour de cette course. Je me retrouve donc à la brasserie 4origines avec quelques têtes connues. La suite c'est beaucoup trop de bière pour une veille de course... Je réussis tout de même à rentrer chez moi, me faire mon plat de pâte réglementaire et dormir, enfin m'allonger 7h avant de me lever à l'aube, de tout façon on dort toujours mal avant les courses.
Quelques minutes avant
5:00 du mat j'ai des frissons, je me lève, de l'eau sur mon visage, coup d'oeil au smartphone, les membres de mon équipe se réveillent ou sont déjà en chemin vers le départ, mange un demi fruit, me lave les dents, enfile mes vêtements et c'est parti pour 1500m de vélo.
Petite foule devant MaBicyclette, les 16 équipes arrivent, mode zombie pour moi avec le ventre par encore sûr...
5:45am tout s'accélère et je saute dans la voiture 1 avec Amanda et FX, direction le premier point de relais. Pendant dans ce temps là Alexandrine est partie comme une fusée, dans la voiture 2 Julia et Patrice foncent vers le troisième point de rendez-vous, l'idée est de faire tous plusieurs 3km-ish.
6:20am à peine au coin McGill et Notre-Dame, les premiers coureurs arrivent super vite, il fait frette mais superbe lumière, la rue est déserte et quasiment sans voiture, ambiance pandémienne... Alexandrine surgit, le temps de dire "ca va vite!", je prends le témoin et file vers le prochain point pour retrouver FX. Pas de temps de réfléchir, courir, courir, courir, personne dans la rue, juste nous et les photographes à vélo.
Ca va être intense. C'est déjà intense.
De Atwater à l'Est de l'île
Les relais s'enchainent, je suis claqué après mon premier tronçon, heureusement on a une petite heure entre chaque sprint. L'air est sec et on tousse tous comme des fumeurs de gauloises sans filtre.
7:30am peut-être, sur le parking d'une salle de quilles vers Montréal-Est, j'attends avec Amanda mon relais. Le temps de prendre deux photos, de voir quelques locaux se demandant "mais qui sont ces gens?", pas le temps de niaiser car Alexandrine arrive à fond, juste le temps d'enlever mon coton ouaté et de commencer ma seconde course.
On se double, se fait doubler par les autres équipes, mais tout le monde s'encourage.
De l'Est de l'île à l'Ouest de l'ïle
On a quitté Notre-Dame pour commencer le boulevard Gouin et ce pour un bout, tout en fait.
Un arrêt collectif au parc nature du bout de l'ïle, des chevreuils autour de nous, la ville est plus espacée et encore calme.
Il s'en suit une partie un peu technique où nous courons tous à contre-sens, ou plutôt la rue est à sens unique sur plusieurs km pour les voitures et il faut bien préparer ses relais.
En parallèle aussi un Vincent nous suis en tandem, prend parfois un passager pour qu'ils s'échauffent avant son split, et ce toujours en musique.
Vers Ahunstic au relais Patrice à Julia nous sommes accueilli par un gros chien et sa maitresse.
Puis la partie jusqu'au niveau de l'ïle Bizard se fait, pas la plus simple car le traffic augmente un peu, on approche de la fin de matinée. FX nous a fait une super road-map, les places de parking étaient quasiment prêtent à chaque point relais.
Au coin St-Louis et Gouin Amanda passe le relais à Patrice, Julia et Alexandrine sont déjà en route vers le prochain arrêt, nous nous allons au parking de la plage du cap Saint-Jacques.
J'ai perdu un peu la notion du temps, on doit être en course depuis 6 ou 7 heures. Entre les phases de course il y a l'attente, quelques minutes, le calme, parfois une autre équipe passe, et mon relais arrive, mon quatrième ou cinquième.
On arrive à Senneville et ses maisons aux tailles insensées voir indécentes, mais on y voit des grands jardin avec les premières fleurs du printemps, parcours un peu plus vallonné aussi.
De L'Ouest à Atwater
La routine ou le vortex, Alexandrine m'a refilé le témoin après sa longue ligne droite amenant au cap Saint-Jacques, quelques montées et je refile le baton à FX, qui lui même le transmet à Amanda qui traversera Saint-Anne-de-Bellevue encore vide de ses touristes.
Les équipes sont plus dispersées mais on continue à se croiser lors des changements des relais. Le voisinage, quand il est réveillé nous regarde avec des regards interrogatifs. Une fois garés un peu en retrait de la route officielle, car une autre équipe était là avant nous, j'ai juste le temps de sortir de la voiture et voir Alexandrine surgir et passer sans nous voir... je dois donc sprinter pour la rattraper, récupérer le témoin et continuer.
Beaconsfield, Pointe-Claire sont passés, puis nos deux voitures se retrouvent au parking du centre culturel de Pointe-Claire. Un couple plus âgé sort d'une voiture et nous demande de quelle équipe nous sommes, ils sont là pour prendre leur fille en photo, mais dans une autre équipe.
Un autre autre arrêt à Dorval, le temps de prendre une demi pause de yoga et Amanda arrive, Julia prend le témoin et part à fond comme d'habitude. Je rembarque en voiture avec Amanda pour prendre mon dernier relais.
Lachine est passé, la barre des 100km aussi, ce qui fait qu'il en reste une vingtaine, enfin nous le pensions.
Le trou noir, mon relais n'arrive pas, les équipes que nous avions devancées nous dépassent, mentalement nous faisons le décompte de notre position au général. Normalement on n'est pas les derniers.
Après facile 45min on retrouve la coureuse perdue, règlement oblige on doit revenir sur le parcours où l'on s'est trompé. Réorganisation rapide des relais, et on repart. Cette fois-ci à fond sur la route en contre-sens, il est fait toujours beau et c'est bientôt fini.
Sur le dernier tronçon nos voitures suivent quasiment le coureur, en l'occurence une coureuse, Julia, à la même vitesse pour être sûr de ne pas se reperdre. Puis on se regroupe et réussissons à faire les derniers quelques 500m à plusieurs.
Au final plus de 130km à six, belle expérience, moi je me sens mieux qu'au petit matin où j'étais vraiment pas frais, on a tous couru plus vite que prévu, des images plein la tête, surtout celles à l'aube quand toutes les équipes s'élancent dans la ville endormie.
Un bon début de 45éme année et il me semble que j'ai bien dormi ensuite.
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